C’est à M. Fournier-Sarlovèze, ancien député de l’Oise et ancien maire de la ville de Compiègne, qu’est due l’introduction du golf dans cette cité.
A l’époque, cela remonte à l’année très lointaine de 1896, où il n’existait naturellement aucun terrain de golf dans la région parisienne, M. Fournier-Sarlovèze, alors officier de dragons, créa tout d’abord, sur le terrain de manoeuvres d’infanterie, grâce à l’amabilité du glorieux général Pau qui, à ce moment, commandait le régiment de Compiègne, un parcours temporaire où de nombreuses parties furent agréablement disputées. Et il paraît que le général Pau, avec son unique bras, y fut un joueur redoutable pour ses concurrents.
Mais ce terrain provisoire fut vite jugé insuffisant et, la même année, ( nous sommes toujours en 1896 ), la Société de sport de Compiègne fut créée. Ce cercle obtint la concession de l’hippodrome du Putois où furent installés des courts de tennis, des terrains de tir à l’arc, un tir aux pigeons, un polo et surtout deux parcours de golf : un normal de 18 trous et un plus petit de 9 trous dit » parcours des dames ».
Ces parcours avaient été étudiées par M. Freemantle qui fut le premier professionnel de la société, et répondaient à tous les désirs de l’époque.
C’est ainsi qu’en 1900 le Commissaire général de l’Exposition Universelle, avait décidé des matches internationaux pour tous les sports, choisit le parcours de Compiègne pour les épreuves de golf.
Un tournoi fut organisé et les meilleurs amateurs de l’époque s’y mesurèrent. Le jeu était moins standardisé à ce moment que maintenant et certains spectateurs de ce tournoi se rappellent encore les formes invraisemblables des clubs de certains concurrents, notamment les Australiens.
Mais la technique du jeu évolua rapidement et, en 1910, M.M Vagliano et le prince Rogatien de Faucigny-Lucinge, aidés de M. Simpson, l’architecte connu, durent entreprendre la tâche de moderniser le parcours du golf de Compiègne.
Les travaux furent heureusement menés, mais la grande guerre vint, hélas ! peu après, transformer pour plusieurs années les links en parc à bestiaux et en emplacements de batterie de défense anti-aéerienne pour le G.Q.G.
A la fin de la guerre tout était à refaire. C’est alors que la Société de sport de Compiègne, dans le but d’améliorer son parcours de golf, obtint une concession supplémentaire d’environ 12 hectares à prendre dans le grand parc.
Le baron Merlin, si tristement disparu depuis, créa alors le parcours actuel que l’on s’efforce d’améliorer chaque année.
Actuellement, la Société de sport de Compiègne, si aimablement présidée par le comte Jacques de Vienne, met à la disposition de ses membres cinq courts de tennis et un parcours de 18 trous situé dans un cadre ravissant à cinq minutes du centre de la ville, fait assez rare pour qu’il vaille d’être signalé.