Le Lys-Chantilly fête ses 75 ans et s’offre une troisième jeunesse

En golf, c’est bien connu, la maturité est souvent longue à venir. Tout au long de son histoire le domaine du Lys dans un premier temps, devenu par la suite »l’International Club du Lys » (le prestigieux I.C.L.), a évolué avec son temps. Magnifiquement situé au cœur de la forêt de Chantilly et toujours très « British » avec ses deux parcours complémentaires, il fête cette année ses 75 ans. Du coup, il s’offre une nouvelle jeunesse avec un troisième nom : le Lys-Chantilly.
Trois noms successifs pour un grand golf

Les plus habitués l’appellent le Lys, les plus multisports l’ICL, les futurs membres l’appelleront sans doute le Lys-Chantilly (peut-être pour mieux le situer géographiquement) mais qu’importe finalement son nom, ce golf est et restera dans son genre l’un des plus attractifs de France.
Quand le 27 octobre 1929 Arnaud Massy, le seul Français à ce jour vainqueur du British Open, inaugura le golf, pouvait-il penser que 75 ans plus tard le parcours n’aurait pas pris une seule ride. Il faut dire qu’à cette époque on fit appel à celui qui reste encore un des plus prestigieux architecte de golf, l’anglais Tom Simpson.
Baptisé parcours des « Chênes », ce 18 trous (par 70 de 5.863 mètres) est l’archétype du parcours idéal, à savoir celui où tous les golfeurs quel que soit leur niveau peuvent prendre du plaisir. Ici, pas d’obstacles d’eau, mais des bunkers ! Ils sont rois. Toujours très judicieusement placés et parfois invisibles en travers des fairways. Il y en a même en « pot-bunkers » qui peuvent obliger les meilleurs golfeurs à en sortir sur le coté quand ce n’est pas en arrière ! A leur propos, Arnaud Massy n’hésitait pas à dire : « Les bunkers sont si judicieusement dessinés que toute balle qui ne sera pas irréprochablement frappée risquera fort de faire connaissance avec eux. Ils constituent en plus un véritable travail artistique qui a permis de donner à un terrain plat une apparence de mouvement. »

Beaucoup plus qu’un simple golf

Au sortir de la guerre, le golf du Lys devient associatif et très vite il prend une dimension sportive, obtenant dès 1949 un titre de champion de France par équipe. Mais dans les années 1960, avec l’arrivée de Philippe Chatrier figure emblématique du tennis international le site se métamorphose en centre omnisports et prend le nom d’ International Club du Lys. Des courts de tennis sur gazon font leur apparition sous la houlette de Pierre Darmon et Georges Deniau, mais aussi un terrain de rugby avec le célèbre trois quart centre de l’Aviron Bayonnais Jean Dauger, et bien sûr un centre équestre, quoi de plus normal dans cette région réputée pour sa culture hippique. Une piscine de 50 mètres sur 50 (plus grande qu’une piscine olympique !) avec la contribution de Christine Caron achève l’empreinte omnisport de l’ « I.C.L ».
Coté golf, un nouveau parcours, « les Bouleaux », s’intègre dans le décor. « Petit, mais costaud… » c’est ainsi que le décrivent les golfeurs qui l’affrontent pour la première fois. 18 trous lui aussi, un peu plus court que les Chênes (par 68 de 4.805 mètres) et aussi plus étroit, il se révèle très technique et surprend bon nombre de golfeurs qui pensent qu’un parcours court est plus facile à jouer. Il devient rapidement l’idéal complément des Chênes.

Country club omnisports et familial

Sur les 125 hectares du domaine, outre un terrain de football (ou de rugby selon les besoins), des terrains de handball, de volley et de basket permettent aux jeunes du club d’organiser des matches pendant les week-ends. « Nous avons environ 200 enfants qui pratiquent toutes les disciplines, » aime à préciser avec son léger accent toulousain Christophe Rondelé l’actuel et dynamique directeur du site.
Car s’il existe bien une tradition au Lys, c’est celle de la famille et donc des enfants. Dès l’âge de trois mois une nursery les accueille et à deux ans ils ont la possibilité d’intégrer le village d’enfants. Pour les plus grands, un car va les chercher tous les mercredis ainsi que tous les jours pendant les vacances scolaires pour faire du golf, du tennis ou une autre activité comme par exemple piquer une tête dans la piscine du club quand le temps le permet.
Le club-house du golf a récemment été transformé. Le bar y occupe une place plus centrale entre le salon et la salle à manger où le chef Philippe Pujol propose une gamme étendue de mets. Cela va du snack pris sur le pouce au repas gastronomique dans son restaurant « L’Amaryllis » en passant bien entendu par le « menu golfeur ».
La volonté de conserver l’aspect traditionnel du club-house est une aubaine pour Michel Golvin, le président du club : « Il y a encore beaucoup de place sur les murs, nous allons en profiter pour y accrocher des tableaux retraçant les palmarès des membres au fil des ans. Le club a connu de nombreux grands champions, et en connaîtra encore d’autres. Nous avons un devoir de mémoire notamment auprès des jeunes. »

Pro-am

En ce 27 octobre 2004, 75 ans jour pour jour après son inauguration, le club a eu la bonne idée d’organiser un pro-am en y conviant ses anciens et actuels champions. Parmi eux les golfeurs Marc Antoine Farry, Patrick et Jean-Pierre Cros, Bernard Pascassio, Frédéric Regard et Hugues Givré, mais aussi Philippe Sella, le recordman des sélections en équipe de France de rugby, venu humer l’atmosphère omnisport distillée il y a quelques années par son illustre prédécesseur Jean Dauger.
Une journée mémorable, significative de l’esprit que veut insuffler l’actuelle équipe dirigeante du Lys-Chantilly pour les… 75 ans à venir !

Jean-Louis CALMEJANE, Novembre 2004

Sources : http://www.luxe-magazine.com/0-420-Le_Lys_Chantilly_fete_ses_75_ans_et_soffre_une_troisieme_jeunesse