Cécile de Rothschild, baronne (1913–1995)

Portrait de Cécile de Rothschild 1944

La carrière golfique de Cécile de Rothschild n’est pas comparable à celle de ses aînées telles que Pauline de Bellet, Simone Thion de la Chaume et Janine Gaveau ou de sa co-équipière de Morfontaine, Lally de St Sauveur.

Elle obtient cependant sa 1ère victoire en 1938 dans la Coupe Vilmorin face à Jacqueline Carpentier, fille du célèbre boxeur Georges Carpentier.

Dans la revue Tennis & Golf du 16 décembre 1938, Barbara Vagliano donne ses impressions  » Mlle de Rothschild a fait au cours de l’année de sérieux progrès, elle est douée de grands moyens et sait travailler avec courage ».

Membre de l’équipe de France pendant près de vingt ans, Cécile de Rothschild a été finaliste de l’International de France match play en 1950.

En 1956, à 43 ans, elle remporte la Coupe Gaveau devenue « Coupe Janine Gaveau » en hommage à sa co-équipière et amie de l’équipe de France décédée six ans plus tôt.

Grande, son swing était court et assez rapide. Sa frappe de balle, puissante, était tout aussi impressionnante que ses trajectoires qui dans un mauvais jour faisaient penser à « l’éclatement » célèbre figure exécutée par la Patrouille Aérienne de France.

Malgré ses balles capricieuses, Cécile de Rothschild était un exemple de sportivité.

Elle jouait au golf sans prise de tête. « Une partenaire ou adversaire de rêve » dixit la championne internationale Mikou Caillol qui l’avait rencontrée d’entrée en 1949 lors de sa première participation au Championnat de France.

Lorsque Cécile de Rothschild ne joue pas au golf, elle se consacre à ses autres passions :

– Son jardin à l’anglaise de sa maison de campagne qui se situe à Noisy sur Oise.

– La peinture d’art, elle est reconnue comme une experte en la matière.

– Les voyages à bord de son yacht sur lequel elle reçoit ses amis parmi lesquels, Cecil Beaton, le célèbre photographe anglais qui la décrit comme « Une personne de qualité, d’une complète intégrité et qui a le sens des valeurs ». ou Greta Garbo qu’elle rencontre lors d’un dîner à Paris au début des années soixante. Fidèle en amitié, Cécile de Rothschild fait partie des rares personnes à pouvoir côtoyées la mystérieuse Divine avec qui, elle prend plaisir à visiter les galeries du Musée d’Art Moderne de New-York.

– La mode et ses créateurs, des débuts d’Azzedine Alaia en passant par Yves St Laurent, Guerlain etc.. Elle est souvent conviée à la présentation des différentes collections des plus grands couturiers.

– La gastronomie, excellente maîtresse de maison, Cécile de Rothschild, fin gourmet, reçoit et organise dans son hôtel particulier, rue Saint Honoré à Paris de somptueux repas préparés par Michel Roux.

Celui-ci avant de devenir un des plus grands représentants de la cuisine française d’Outre manche, avait fait ses classes comme commis de cuisine chez Cécile de Rothschild. Puis il y revient en tant que Chef de 1961 à 1967 « Elle ne voulait que ce qu’il y avait de mieux pour elle et ses invités. Elle ne regardait pas la dépense, mais il fallait que ce soit bon. » . Il dit aussi «Chez elle, j’ai appris à devenir gourmet, une qualité essentielle pour un chef».

Riche, intelligente, cultivée, pleine d’humour, libre comme l’air, Championne française de golf Cécile de Rothschild, s’éteint à Paris en 1995.

En 1998, le Trophée Cécile de Rothschild est créé pour doter l’International de France stroke play Dames.

Rédacteur : Philippe Palli

Sources : un grand merci à Lally Segard et Mikou Caillol / Tennis & Golf /
Site Internet : http://www.culturekiosque.com/chef/inter/michelroux-francais/rhfroux.htm