La saga VAGLIANO ( 1 / 3 ) : André Marino Vagliano 1896 – 1971

Une chronique de Philippe Palli, que Golf Planète remercie pour son travail d’expert si apprécié.

 

Depuis 1931, le nom de Vagliano est associé à un trophée féminin international : leurs donateurs, André Marino Vagliano et son épouse d’origine américaine Barbara Allen, avaient été des champions reconnus et des dirigeants du golf français. Le couple s’était marié en juin 1920 à Pelham Manor dans l’Etat de New-York.

De leur union, naitront  trois enfants. Dorothée le 4 avril 1921. Elle a été surnommée Lally, une interprétation de Dottie, par sa sœur Sonia née le 2 juillet 1922, et enfin en 1927, le Figaro du 25 mars annonce :  » Madame André Vagliano, née Barbara Allen, a heureusement mis au monde un fils, Alexandre ».

Tradition grecque ou familiale, chez les Vagliano, le second prénom correspond généralement à, celui du père. Heureusement, ça aide à s’y retrouver.

 


Vagliano, du golfe… au golf


 

La saga Vagliano, c’est d’abord l’histoire de trois frères, Marinos Athanase (1808-1896), Panayis Athanase (1814-1902) et Andreas Athanase Vagliano (1827-1887) le grand-père d’André Marino.

Originaires du village de Kerameies sur l’Ile de Céphalonia, ils sont issus d’une fratrie de huit enfants. À tour de rôle, Marinos, Panayis et Andreas vont quitter l’île natale comme marins pour Taganrog, ville portuaire russe située en bord de Mer d’Azov où le travail ne manque pas. Cette région, réputée pour la production d’un blé de très grande qualité, est en pleine effervescence. Son exportation vers les pays de la Méditerranée, croît de jour en jour et après quelques années passées comme maître d’équipage, Marinos l’aîné des frères, se lance à son compte, dans le transport du blé. Panayis ne tarde pas à le rejoindre ; puis c’est au tour du plus jeune, Andreas, de les retrouver au milieu des années 1840. Ensemble, ils vont créer la Vagliano Bros. En 1849, Andreas Athanase Vagliano s’installe à Constantinople.

Durant la guerre de Crimée (1853-1856), le trio continue l’exportation du blé russe vers les pays de la Méditerranée.  Avec le conflit, les transporteurs prennent de gros risques. Le prix à la tonne grimpe de jour en jour et les 3 frères vont réussir à gagner beaucoup, beaucoup mais beaucoup d’argent.

En 1858, Panayis s’installe à Londres pour y ouvrir une antenne de la société familiale. Marinos et Andréas restent  à Constantinople afin de continuer à s’occuper du fonctionnement de la société autour de la Mer Noire.

En 1867, Andreas s’installe à Marseille avec sa femme Euphrosyne. Fille du riche négociant grec Georgios Melas, elle va donner naissance à 9 enfants dont Marino Andreas, le père d’André Marino.

Devenus les plus grands armateurs et propriétaires de sociétés commerciales de la seconde moitié du 19ème siècle, les frères Vagliano font aussi partie du cercle des principaux banquiers européens.

Après le décès d’Andreas en 1887 et de Marinos en 1896, Panayis Athanase va rester seul à la tête de la société jusqu’en 1902, année de son décès.

Selon sa volonté, une somme de 500 000 livres sterling a été versée à sa ville natale de Kerameies pour la construction d’écoles, hôpital, orphelinat, aide aux personnes âgées, restauration de l’église etc…

En 1903, la Bibliothèque Nationale de Grèce à Athènes déménage et s’installe dans un bâtiment en marbre dont la construction avait débuté en mars 1888. Financée par la Vagliano Bros, une statue de Panayis A Vagliano se trouve devant le bâtiment. À Londres, il fit un don d’argent pour la cathédrale Sainte Sophie et pour le cimetière grec orthodoxe de West Norwood où il est enterré à côté de son frère Marinos.   

Son fils et enfant unique étant décédé jeune, il laisse à ses neveux, dont Marino Andreas, le père d’André Marino, une fortune considérable en plus de la société. Celle-ci sera vendue après la guerre de 14/18 par ses héritiers.

 


De Constantinople à Marseille puis Paris


 

Né à Constantinople, Marino Andreas (1861-1928) est arrivé à Marseille en 1867 avec ses parents. Il avait passé la trentaine lorsqu’il mit la bague au doigt à une jeune et belle Athénienne Eleni Liolia Ioannis Douma (1873-1967) de 12 ans sa cadette.

De cette union naissent à Marseille, André Marino, le 16 mai 1896 et Sonia Marino en 1898. Après la naissance de leur deuxième enfant, toute la famille quitte la cité phocéenne pour s’installer à Paris.

Après avoir découvert le jeu de golf lors d’un séjour à Pau, Mr et Mme Marino Andreas Vagliano deviennent sociétaires du golf de Paris, du golf de Compiègne et autres.

Au sein de la cité Impériale, une villa au nom d’Andréa, attend toute la famille pour y passer des week-ends golfiques et autres vacances.

C’est lors d’un de ces séjours, qu’André M Vagliano va débuter le golf. Comme Simone Thion de la Chaume, il fait partie des premiers champions amateurs français à avoir découvert le jeu de golf alors qu’il n’est qu’un jeune enfant.

En juin 1911, à 15 ans, André Marino remporte le championnat de la Boulie par 5 et 3 face à Philippe Bérard. En demi-finale, l’adolescent avait battu François de Bellet, le meilleur joueur amateur du Club également Champion international de France 1909.

L’année suivante, André remporte pour la 1ère fois, le championnat du Club de Chantilly. 

Après le conflit de 14-18 et une Croix de Guerre pour bravoure, André Marino retrouve le chemin des fairways.

Le 30 juin 1920 à New-York, il épouse Barbara Allen également décorée de la Croix de Guerre, qui est de nationalité américaine et qu’il a connue à Paris. Une des sœurs de la future mariée étant décédée peu de temps avant le mariage, celui-ci est célébré dans l’intimité.

 

 

Dès 1921, André M Vagliano fait partie des meilleurs joueurs amateurs français. Cette année-là, il participe au golf de Chantilly à la 1ère rencontre France / Angleterre organisée à l’initiative d’Edward Esmond.

En 1923, il remporte à la Boulie le 1er Championnat National Amateur qui vient d’être créé par Pierre Deschamps. Victorieux également en 1924, 1926, 1930 et 1931, il était aussi très fier de sa 3ème place au National Omnium 1926. Classé 1er amateur de l’épreuve, le champion de France Amateur International 1925 confirme qu’il est bien, le meilleur joueur amateur de France du moment.

Lors du championnat de France 1930 qui s’était disputé au golf de Saint Cloud, André M Vagliano rencontre en finale le comte Louis de Montgomery. Ce dernier mène de 3 up à la fin du 23ème trou. Mais au 24ème (trou n°6), après son coup de départ, Montgomery se fait une entorse en glissant et il est contraint d’abandonner.

Sportivement, Vagliano demande à rejouer le match mais la ffgolf ne pouvant aller contre le règlement, André Marino remporte son 4ème titre national.

Parmi ses autres victoires, il y a la coupe Ganay en 1927 et 1931 et la 1ère coupe Mouchy, en version solo, qu’André M remporte en 1927.

En 1924 et 1925, une coupe Mouchy a doté le Championnat International de France Foursome Messieurs avant que celui-ci ne soit doté en 1926 du Trophée Royal Blackheath.

En 1924, 1925 et 1926, la paire  Vagliano / duc de Mouchy remporte le Championnat International de France Foursome Messieurs.

 

 

En 1932, André M. et Simone Lacoste entrent dans l’histoire des vainqueurs de la Coupe Thion de la Chaume qui dote, l’International de France Double Mixte.

Jusqu’en 1939, André M Vagliano va jouer pour le Club de Chantilly. En 1926, avec Pierre Maneuvrier, André Gobert, John Lithiby, Charles de la Torre et Cyrille Aublin, le golf cantilien sous le capitanat du champion français remporte son 1er Interclubs de France Messieurs par Equipes, doté de la coupe Gounouilhou, par 7 victoires à 2 contre le Golf de Paris. Toujours sous son capitanat, Chantilly récidive en coupe Gounouilhou en 1934, 1936, 1938 et 1939.

Quant à sa victoire avec sa fille Lally à Pulborough dans le Fathers and Daughters Championship de 1937, elle marque une très belle histoire commune.   

 


André M Vagliano, Président de l’APGF (Association des Professeurs de Golf de France)


Le 21 octobre 1925, Louis Ghintran, professeur de golf à Compiègne et aux Sables d’Or les Pins, déclare à la sous-préfecture de Compiègne, la création de l’Association des Professeurs de Golf de France (PGA France). Président de l’Association, il démissionne quelques mois plus tard.

Quelques modifications sont apportées dans les statuts de l’association et au printemps 1926, André M Vagliano prend la présidence de l’APGF aujourd’hui,  » PGA France« .

D’après le Tennis & Golf de l’époque, « Le but principal de l’Association est d’aider pécuniairement les sociétaires professeurs ou assistants qui pourraient se trouver dans le besoin et de leur procurer du travail ». Pour les recettes de l’Association, il y en avait de 3 sortes. Celles provenant des membres sociétaires, celles des membres d’honneur à vie et celles des membres d’honneur. Les cotisations des deux dernières catégories étaient sur un compte à part. Il est aussi noté dans le même magazine, « Notre but est d’accroître progressivement le capital de l’APGF et quand il sera suffisamment élevé de l’investir pour en obtenir une rente annuelle qui assurera d’une façon définitive la distribution de secours… Nous voulons que tous les sociétaires soient assurés dans leur vieillesse ou en cas de maladie de se trouver à l’abri du besoin… »

En 1928, le Grand Prix de l’Association des Professeurs de Golf de France est créé par André M Vagliano. En début d’année, Tennis & Golf rappelle dans un de ses articles, le but de ce tournoi.  » Disons une fois encore que cette réunion a seulement pour but de faire mieux connaître une association dont la mission consiste : non point à organiser de brillantes épreuves sportives mais simplement à soulager les infortunes de ses membres ou de leur famille. Elle contribuera aussi, plus tard, a à assurer une vieillesse décente à ceux de ses membres devenus trop âgés pour pouvoir exercer efficacement un labeur auquel ils auront consacré le meilleur de leur existence… ».

André M Vagliano laisse la présidence de l’APGF en 1946 et Gérard de Dampierre lui succède.

 


Le Grand Prix International de l’APGF


 

Lors de mes recherches, je découvre sur le net que le Grand Prix International de l’APGF, actuellement appelé Grand Prix PGA France figure sur Wikipédia. Il y est écrit : « Le Grand Prix PGA France est le nom donné au championnat des joueurs professionnels membres de PGA France, l’association des professionnels de golf français. Il est doté du trophée André M Vagliano, du nom du multiple Champion de France amateur, fondateur de l’Association européenne de golf et président de la FFGolf de 1941 à 1943 ». 

André M Vagliano a bien été multiple champion de France Amateurs et président de la FFGolf. Mais, j’ajoute à cela qu’il a également été Président de l’Association des Pros de France de 1926 à 1946 et qu’il est le créateur de cette épreuve. Et enfin, le trophée ne porte son nom que depuis peu, l’épreuve ayant également été dotée du trophée Jean Garaialde, vainqueur du Grand Prix APGF à 12 reprises et qui a également été Président de l’APGF.

Quant à André M Vagliano, fondateur de l’Association Européenne de Golf, là c’est une belle fake news comme on le verra plus loin !

Pour cette première édition du tournoi de l’APGF, celui-ci est doté d’une somme de 50 000 francs, le nombre de participants est limité à 32 joueurs ; le parcours est celui de Saint Cloud et en accord avec la PGA Britannique, les dates choisies sont les 27, 28 et 29 avril.  

Directement joué en match-play, le nombre de participants est limité à 32 joueurs. Les parties sont établies suite à un tirage au sort et tous les matchs, finale comprise, se disputent sur 18 trous.

Douze joueurs, membres de la PGA Britannique et quatre représentants de l’APGF, Arnaud Massy, Jean Gassiat, Eugène Lafitte et l’Anglais Aubrey Boomer, sont qualifiés d’office pour le 1er tour. Issus d’une qualification sur 36 trous, seize autres participants, tous membres de l’APGF, complètent le champ des joueurs.

Déjà triple vainqueur de l’Open de France, le local Aubrey Boomer remporte le 1er tournoi de l’APGF par 4 et 3 sur le vétéran John Henry Taylor, quintuple vainqueur du British Open et double vainqueur de l’Open de France.

L’année suivante, des joueurs de l’équipe américaine de Ryder Cup conduite par Walter Hagen et des joueurs de l’équipe britannique conduite par George Duncan, répondent favorablement à l’invitation d’André M Vagliano. Au dernier moment, quelques désistements sont enregistrés mais une grande partie des joueurs Ryder Cup sont présents.

Toujours à Saint Cloud, le championnat est cette fois-ci joué en stroke-play sur 72 trous.

Dès la première journée, l’américain Horton Smith qui partage la partie avec George Duncan et le vétéran français Arnaud Massy, prend la tête du tournoi avec 2 scores de 66. Le lendemain, le benjamin de l’équipe américaine retrouve au départ du 1, l’anglais Henry Cotton et le français Auguste Boyer pour les 36 trous de la dernière journée.

Selon les journaux, « 2 000 personnes » auraient assisté autour du green du 72ème trou, au dernier putt d’Horton Smith. Avec un score total de 273, le jeune américain remporte le tournoi. Caché dans la foule, Walter Hagen surgit avec un gâteau orné de 21 bougies, qui célèbre la journée d’anniversaire du jeune vainqueur. Horton Smith sera en 1934, le 1er vainqueur du Masters d’Augusta.

Second du Grand Prix, Aubrey Boomer. Membre de l’APGF et de l’équipe anglaise Ryder Cup, il avait réalisé lors du 3ème tour un incroyable score de 61. C’est le score le plus bas jamais réalisé lors d’un championnat, en son temps.

Depuis 1930, seuls les membres de l’Association participent au tournoi.

 


Bobby Jones invité par André M Vagliano   


 

En 1930, André Vagliano, Président de l’APGF, fait venir l’américain Bobby Jones pour une exhibition au golf de Saint Germain. Magnifique golfeur, c’est un des plus doués de sa génération. Joueur amateur, il est aussi vainqueur de l’Open Américain et Britannique à plusieurs reprises.

Organisée par l’Association des Pros, quatre professionnels reprennent du service comme cadets. Notre star française, Arnaud Massy, ne peut être qu’en charge du sac de la star américaine quant à Auguste Boyer, Julien Orengo et Louis Ghintran, ils prennent en charge les sacs d’André Vagliano, de Marcel Dallemagne et du vainqueur de l’US Amateur 1929, l’américain Harrisson Johnston surnommé Jimmy.

D’après Lally, son père avait rencontré Bobby Jones quelques années plus tôt à Oxford lors de tournois organisés par la célèbre université anglaise.

 


Création de l’Association Européenne de Golf


André M Vagliano n’est pas le fondateur de l’Association Européenne de Golf. Le magazine Le Golf a retracé l’histoire de l’AEG du début jusqu’à sa création et pas la moindre trace du champion français.

Dans le magazine de janvier 1938, il est précisé que la création de l’Association Européenne est un succès qui couronne le travail de l’allemand Karl Henkell. Tout le travail préparatif jusqu’à la création de l’EGA, est à son actif.

Le projet démarre en juillet 1936, lors des rencontres internationales de Baden Baden. Des délégués de 6 pays se sont réunis pour examiner officieusement, la question de fondation d’une Association Internationale de Golf. Parmi ces délégués, figurait le français Henri Balézeaux.

Quelques semaines plus tard, une entrevue préliminaire a lieu au Luxembourg. Étaient présents, les délégués d’Autriche, de Belgique, de Tchécoslovaquie, d’Angleterre, d’Allemagne, de Hollande, d’Italie, du Luxembourg et la France était représentée par le comte Jacques de Ganay (1891-1969).

La Suisse et la Hongrie étant représentées par l’Allemagne et la Hollande.

Suite à cette réunion et toujours d’après le magazine Le Golf mais, celui du 15 décembre 1936, le délégué de l’Allemagne, Mr Karl Henkell, qui avait assumé tout le travail préparatoire depuis 5 mois, s’est déclaré prêt à continuer cette tâche jusqu’à la constitution définitive de la Fédération.

L’Association de Golf Européenne est créée le 20 novembre 1937 au Golf Club du Grand-Ducal de Luxembourg. La France ayant été représentée par le duc de Mouchy, Président de la FFG.

Le 1er Président de l’Association Européenne a été le britannique Major P.C. Burton et Mr Karl Henkell en était le vice-président.

 


Septembre 1941, André M Vagliano devient le nouveau Président de la FFGolf


En 1940, le duc de Mouchy quitte précipitamment la France et l’activité de la fédération se retrouve à l’arrêt total. Henri de Noailles démissionne de la présidence de la FFGolf en juin 1941 pour laisser place à un nouveau président. Le choix se porte sur André M Vagliano.

En début d’année 1941, le journal l’Auto publie un état des lieux des golfs de l’hexagone. Parmi ceux toujours en activité, beaucoup ne le sont qu’occasionnellement. Quant aux autres, ils sont fermés.

En zone non occupée, quelques golfs restent ouverts. Parmi les plus fréquentés, celui de Pau, de Lyon et de Vichy. À Valescure, 9 trous sont opérationnels et sur la Riviera, seul le golf de Nice est encore ouvert. En région Rhône-Alpes, celui de Chamonix pourrait ouvrir au printemps alors qu’à Aix les Bains et Evian, aucune décision n’a encore été prise. Quant à Divonne, le comité semble avoir renoncé à le remettre en état.

En zone occupée du sud-ouest, les golfs sont peu fréquentés à l’exception de Biarritz-Phare qui affiche une certaine animation mais uniquement le dimanche. Chiberta est ouvert mais seuls 9 trous sont à disposition.  À Saint Jean de Luz, le golf de Saint Barbe est fermé. Chantaco est entretenu mais très peu fréquenté. Quant à la Nivelle, seuls les moutons et brebis de la famille Jorajuria, jouissent du parcours.

En remontant, Hossegor est comme les autres contrairement au golf Bordelais où il y a un peu plus d’animation. Quant au golf d’Arcachon, le parcours de l’époque déjà fermé avant-guerre, n’est pas prêt de rouvrir. Royan et Tours sont entretenus et ils devraient être ouverts au public dès les beaux jours. En Bretagne, tous les golfs sont fermés alors qu’à Deauville, seul l’ancien parcours est encore arpenté par quelques passionnés. Le Havre s’en sort plutôt bien quant à Etretat, le parcours est très peu entretenu. Toujours en remontant Dieppe et les golfs du Nord ne sont pas près d’ouvrir. En redescendant par l’Est, le golf de Vittel reste entretenu.

Autour de Paris, plusieurs golfs sont ouverts et Fontainebleau s’apprête à rouvrir au printemps.

 


La reprise des championnats de France


En 1942, le National Dames, le National Messieurs et le National Omnium sont de retour au calendrier ainsi que quelques épreuves autour de Paris. Début juin, le Championnat National Omnium se joue à Saint Germain. Seuls les joueurs habitant en région parisienne vont y prendre part.

Pour la 1ère fois dans l’histoire du tournoi, c’est un amateur qui l’emporte devant les pros Henri Mourguiart et Marcel Dallemagne.

Champion National Amateurs à plusieurs reprises depuis 1932, Michel Carlhian le nouveau champion National Omnium, a remporté l’International de France en 1936.

Dans le journal sportif l’Auto du 8 juin, la victoire du sociétaire du golf de Chantilly est qualifiée d’historique et d’exhibition de grand style et en fin d’article, le journaliste Robert Perrier ajoute  » M. Vagliano, Président de la FFG, n’a pas remis les prix aux vainqueurs : c’est regrettable ».

Les raisons de ce refus ne sont pas données mais, il y a à l’évidence un lien avec celles qui ont causées le départ de Vagliano du golf de Chantilly, 6 mois plus tôt.

En décembre 1941, André M Vagliano a cédé ses parts du golf de Chantilly et a quitté le Club cantilien définitivement pour le golf de Morfontaine.

Sébastien Brochu, l’auteur du très beau livre Golf de CHANTILLY 1909, en donne la raison suivante « ……Face à l’orientation du comité (ce n’est pas, pour ainsi dire, un bastion de la Résistance) et au zèle de certains face à l’occupant, le champion se désolidarise pour émigrer définitivement dans le club voisin de Morfontaine ».

En juin 1943, André M Vagliano démissionne de la présidence de la FFGolf.

 » Il abandonna ce poste, parce que certains golfs – sous la juridiction qui était donc la sienne – avaient expulsé les juifs, souvent membres fondateurs. Une mentalité qui ne plaisait guère à mon père ». Extrait du livre « Lally »… 2011.

Philippe Palli

Suite de l’article dans notre prochain numéro

 

Actualités et Histoire
Junior Vagliano Trophy : l’Europe a battu samedi la Grande-Bretagne et l’Irlande 14 à 4

L’actualité et l’histoire se donnent rendez-vous : alors que paraît notre rubrique consacrée à André Vagliano, il est à noter que l’Europe vient de battre la Grande-Bretagne et l’Irlande 14 à 4 lors du Junior Vagliano Trophy qui depuis 2011 et tous les deux ans, réunit les meilleures équipes féminines junior du continent et des iles. Le continent européen a toujours gagné jusqu’ici en six rencontres.

La dernière édition s’est déroulée la semaine dernière  aux Pays-Bas et la prochaine aura lieu à Blairgowrie fin août l’an prochain.

Une Française participait à la compétition : Constance Fouillet (15 ans) qui est licenciée au club de la Freslonnière, au Rheu.

Photo R&A