Anne-Marie Palli, 1ère pro française et européenne à avoir gagné sur le LPGA Tour

Voici une chronique Histoire écrite par notre spécialiste Philippe Palli qui est doublement émouvante d’une part parce qu’elle concerne une très grande championne française de golf qui est sa sœur et d’autre part parce que Anne-Marie Palli a ouvert la voie américaine à d’autres championnes françaises comme Patricia Meunier-Lebouc dans laquelle s’engouffrent avec panache aujourd’hui des filles comme Céline Boutier, Perrine Delacour et Pauline Roussin-Bouchard qui vient de faire un top 10 pour son deuxième tournoi sur le circuit américain !

Invitation à un voyage que Golf Planète est très heureux de vous offrir et qui passe par Ciboure, Étretat, Ozoir et l’Arizona.

Une chronique de Philippe Palli


1ère Française à jouer sur le LPGA et à entrer dans le Hall of Fame des Legends


 

Cette chronique que je vous propose cette fois-ci, me touche de près : elle concerne ma sœur Anne-Marie Palli !

Anne-Marie représente le golf français au plus haut niveau depuis 1970. Première française à avoir joué sur le circuit pro américain LPGA, elle est en 2021, la 1ère française de l’histoire du golf à faire son entrée dans le Hall of Fame des Legends of LPGA.  

 


Sa première victoire sur le LPGA en 1983


 

Petit retour d’abord en 1978. En attendant les qualifications d’accès au LPGA Tour, Anne-Marie joue en 2ème division sur le WPGT, l’équivalent du Symetra Tour d’aujourd’hui. 

Elle y remporte 2 tournois et en août 1979, elle participe aux qualifications du circuit LPGA. 11ème des qualifications, Anne-Marie obtient son droit de jeu mais, ce droit n’est pas acquis définitivement, il faut le conserver d’année en année.

En 1981, Anne-Marie perd ce droit de jeu. Le moral n’est pas au mieux mais elle est loin d’être découragée. En attendant, elle retourne jouer sur le circuit de 2ème division.

En fin d’année, Anne-Marie a 9 victoires à son actif. Elle termine l’année N°1 du classement WPGT.
En janvier 1983, elle tente les qualifications du LPGA et les remporte. En mars, Anne-Marie triomphe au Biltmore Country Club à Phoenix, en remportant le Samaritan Turquoise Classic avec les scores de 68, 69, 68 pour un par 73 et laisse la seconde à 7 coups.

Cette victoire lui vaut d’être la première professionnelle française mais également la première professionnelle européenne à se hisser à la première place dans un tournoi du LPGA. Rappelons que Catherine Lacoste  – dont le statut a toujours été celui d’amateur – avait remporté, en 1967, le prestigieux US Women’s Open.

En 1992, alors que le monde fête le 500ème anniversaire de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, Anne-Marie signe son deuxième succès sur le Tour en remportant, le Shop Rite LPGA Classic à Atlantic City. Céline Boutier, vainqueur du même tournoi en 2021, n’était pas encore née !

En 2022 et pour la première fois de son histoire, cinq françaises évoluent sur ce circuit.

De très beaux résultats peuvent y être réalisés que ce soit par Céline Herbin, Perrine Delacour, les deux nouvelles recrues qui sont Agathe Laisne et Pauline Roussin-Bouchard qui a déjà brillé dès ses deux premiers tournois et bien entendu, par la cheffe de file du groupe France, Céline Boutier.

smart

 


Anne-Marie nait le 18 avril 1955, le jour de la St Parfait…


Retour en arrière sur notre histoire familiale.

Pour certains, la date du 18 avril 1955 marque avec tristesse le décès du célèbre savant Albert Einstein, Prix Nobel de Physique 1921. Mais pour la famille Palli  / Elissalde, c’est un jour de fête. A distance d’un ¾ de wedge de la maison de Maurice Ravel à Ciboure, Anne-Marie vient de naître !

Contrairement à Garaialde, Larretche, Harismendy, Duhalde, Elissalde etc, PALLI n’est pas  un nom de famille d’origine basque.

L’aïeul Palli était né au Tholonet près d’Aix en Provence en 1812.

Gendarme, Louis-Augustin avait été muté à Saint-Jean-de-Luz. La Sainte Victoire, le chant des cigales et les parfums du maquis sont remplacés par la Rhune, la musique de la pluie et l’odeur du port de la célèbre cité des corsaires.

La rencontre avec Mlle Isabelle Varet, de trois ans sa cadette, lui fera oublier sa belle Provence natale.

En 1857, David, le père de la bien-aimée, reçoit la médaille de Sainte Hélène. Instituée par Napoléon III, cette médaille est décernée aux  » Compagnons de gloire » de Napoléon 1er et qui sont toujours en vie. Elle certifie que notre lointain aïeul Varet, a servi l’Empereur comme matelot durant la période de 1792 à 1815.

Le 1er Palli à avoir mis les pieds sur un golf est Jean Baptiste, notre arrière-grand-père. Il avait assuré le rôle de caddy-master pendant 2 saisons au golf de Sainte-Barbe à Saint-Jean-de-Luz.

Passionné par un autre sport qui allait marquer également le Pays basque, il avait fondé le 1er Club de rugby de Saint-Jean-de-Luz, l’Amicale Donibandarak et en avait assuré la Présidence.

Puis, il y a eu notre père, notre premier professeur. Celui qui nous a transmis sa passion et qui a réussi à nous faire aimer le golf.

En 1946, notre père qui se prénomme également Jean-Baptiste comme son grand-père découvre le golf comme cadet à Chantaco.

Espoir du SJLO en basket, Jeannot joue aussi au rugby et au volley. Plus doué pour les sports que pour les études, il découvre le golf l’année de ses quatorze ans.

Lorsque Jean-Baptiste Ado le prend comme cadet, il le fait jouer avec ses clubs dès le départ du trou N°2 de Chantaco et lui donne les premiers conseils.

Par la suite, Raymond Garaialde le pro du club, en fait son cadet personnel. Jeannot ramasse les balles pendant les cours et en profite pour en taper quelques-unes. Sa progression est très rapide. En une année, il joue autour des 10 de handicap.

M. et Mme René Lacoste lui accordent alors l’autorisation de jouer sur le parcours et Kiki Larretche le prend en charge le dimanche matin pour jouer et lui permettre de poursuivre sa progression. 

Bien qu’il porte un grand intérêt au golf, Jean continue le basket au sein du SJLO. En 1948 et en 1952, il participe à des stages de pré-sélection olympique à Vincennes, mis en place à l’INSEP.

Les années passent. Parrainé par Robert Lasserre et François Saubaber, Jean intègre la PGA France anciennement dénommée APGF.

Après avoir été marin-pêcheur, il est en poste le 1er décembre 1958 au golf de l’Hirondelle à Angoulême comme enseignant et participe également à l’entretien du parcours.

Anne Marie devant la maison familiale à Ciboure

 


Les premières années golf d’Anne-Marie


C’est à Angoulême que Anne-Marie va découvrir les joies du noble jeu : elle va y réaliser son premier par. Un coup de Bois, une approche au Fer 9 et un putt dans la caisse ! À moins de 5 ans…

En mai 1960, la famille quitte Angoulême. Femme et enfants prennent la direction de Ciboure alors que Jean monte à Paris pour enseigner en salle, rue Clément Marot.

Il y retrouve Robert Lasserre. Ensemble, ils se rendent le samedi matin pour faire une partie à Ozoir-la-Ferrière où François Saubaber enseigne.

Le 1er décembre 1961, Jean est en poste à Etretat et continue d’enseigner 2 jours par semaine à Paris. Au printemps de l’année 1962, toute la famille est réunie à Etretat et, Anne-Marie fait son entrée en cours d’année, à l’école élémentaire de la station balnéaire normande.

L’année scolaire suivante ne se passe pas très bien pour Anne-Marie. Son accent basque provoque encore la risée de certaines élèves. Sensible, cela l’affecte énormément. Heureusement, le golf l’évade de ce mal être et durant l’été, elle a le sourire. Elle remporte sa 1ère compétition jouée sur 9 trous. Ce prix des jeunes était de mémoire, la Coupe des Chers Petits et une jolie timbale en étain avec juste gravée Etretat 1963 lui est remise en souvenir.

En septembre, Anne-Marie se retrouve pensionnaire à St Joseph, école privée de Saint-Jean-de-Luz. Sa cousine, de quelques mois sa cadette, se retrouve malgré elle également en pension.

A partir de cette période, le jeu de golf est en repos mais pas abandonné. Martin, notre grand-père maternel, l’emmène le samedi ou le dimanche, faire quelques trous à la Nivelle et l’été, Anne-Marie retrouve ses clubs à Etretat.


Étretat puis Ozoir-la-Ferrière


 

En raison du monde attendu au golf parce qu’une compétition doit avoir lieu, notre père nous dit en ce beau matin d’été 1964 :: « Pas de golf aujourd’hui ». Ce fut alors la découverte d’un « practice »  un peu spécial !

Dans la matinée, Anne-Marie me demande de la suivre à la cave. Elle prend un seau, le remplit de balles et me le donne. Puis elle en remplit un autre et me le donne également. Anne-Marie prend les clubs et, nous voilà partis pour une magnifique séance de practice.

À l’abri des regards indiscrets, il y avait, à côté de la maison, un petit bout de terrain plat qui disposait d’un magnifique point de vue sur la mer et la ville d’Etretat.

Je ne sais pas où les balles ont atterri mais, je me souviens que toutes ont été frappées avec une extrême violence et surtout avec la plus grande des joies.

Ces balles, faisaient partie d’une réserve utilisée pour les leçons que donnait notre père. Après le déjeuner, lorsqu’il est allé à la cave….Je vous laisse deviner !

Durant les autres vacances scolaires, nous descendions à Ciboure retrouver Anne-Marie et la famille.

En avril 1966, notre père remplace François Saubaber à Ozoir. Notre mère est ravie. Jeanne Hénichard, l’épouse du directeur du golf, est une amie d’enfance.

Jean-Baptiste Bombédiac, le second pro en place, s’occupe des cours pour les jeunes du Club. Nul ne parle encore d’école de golf. 

Changement de lieu, changement d’air, la venue d’un petit frère ou d’une petite sœur, s’annonce pour février. La petite sœur arrive et en septembre 1967, toute la famille Palli se retrouve au complet à Ozoir.

Nous habitions sur le golf. D’ailleurs, nous avons toujours habité sur un golf. Même à Ciboure, seule la rue Arnaud Massy, nous séparait du golf de la Nivelle.

À Ozoir, pour accéder au grand parcours, le niveau de jeu exigé pour les dames, est à l’époque de 28 de handicap. Pour Anne-Marie, ce ne sera qu’une formalité. À 9 ans, elle avait déjà ce niveau de jeu et, dès le début de l’année 1968, Anne-Marie participe aux compétitions du Club où Florence Lefort et Véronique Aymé, une des meilleures juniors de France, dominent en 1ère série.

En avril, une alliance pro-amateur a lieu à Ozoir. C’est la première fois qu’Anne-Marie participe à ce genre d’épreuve. Elle fait équipe avec Michel Alsuguren (photo) et le duo remporte le 1er prix de la coupe Paris-Jour.

À l’automne, Anne-Marie est classée 18 de handicap. Au printemps, elle avait remporté les éliminatoires de la coupe Air-France à Ozoir (photo en haut) et elle s’était qualifiée pour la finale. Lors de celle-ci qui se joue au sein du club ozophoricien, elle remporte la 2ème série avec un score Net de 63. Elle venait de réaliser un score de 81 Brut pour un par qui était à l’époque de 72.

En 1ère série, c’est Martine Cochet avec un score de 75 qui avait remporté la finale devant Odile Garaialde, Christine Labesse, Chantal Collenot etc.

 


1970-1977, une carrière amateur couronnée de 28 titres !


C’est en 1970 que débute la belle carrière amateur d’Anne-Marie.

Afin de préparer au mieux les championnats d’Europe garçons et filles, des stages Juniors sont mis en place pour la première fois, par la FFGolf.

«  En 1969, le golf junior français était humilié. La France avait subi deux graves échecs consécutifs, les championnats d’Europe juniors et féminins juniors se révélant particulièrement catastrophiques. Qu’on en juge : les garçons s’étaient classés neuvièmes sur onze à Penina et les filles n’avaient terminé que cinquièmes sur sept à Genève. Il devenait donc urgent de préparer l’avenir, et les capitaines, conscients de la réalité, proposèrent alors à la Fédération Française de Golf un plan de redressement basé essentiellement sur l’organisation de deux stages annuels placés sous la direction de Roger Golias et Jean Garaialde…. »  Golf Européen N°8, septembre 1971. Extrait de l’éditorial de Gaëtan Mourgue d’Algue.

Dix espoirs féminins et vingt espoirs masculins se retrouvent en stage, durant les vacances de Noël 1969 à Hossegor et les vacances de Pâques 1970 à Chantaco.

Suite à ces stages, la capitaine Ginette Dubois contacte Lally Segard pour organiser une rencontre Junior contre Dames à Saint-Cloud où le championnat d’Europe Juniors Féminin, doit avoir lieu.

Chantal Collenot, Marie-Laure Desvenain-Leps, Véronique Magnen, Anita Newman, Anne Robert et Anne-Marie Palli qui doivent représenter l’équipe de France Juniors au championnat, seront opposées à Martine Cochet, Claudine Cros, Odile Garaialde, Martine Giraud, Catherine Lacoste et Brigitte Varangot.

Les nouvelles directives ont été positives puisque pour la première fois de son histoire, l’équipe de France féminine des moins de 22 ans remporte leur 1er titre de championne d’Europe.

Avec un score de 78, Anne-Marie, hcp 7, réalise le meilleur score des Françaises aux qualifications. Dans un article du magazine Tennis & Golf qui relate le championnat, il est noté qu’Anne-Marie devrait devenir une grande championne et qu’elle est indiscutablement à l’heure actuelle notre meilleur atout féminin pour l’avenir.

En avril 1971, Anne-Marie fait son entrée en équipe de France Dames. Elle débute par une tournée de 3 semaines en Afrique du Sud en compagnie d‘Anne Robert, 17 ans, et de trois joueuses expérimentées : Brigitte Varangot, Martine Cochet et Odile Garaialde qui fait office de capitaine.

Pour des problèmes de santé, Chantal Collenot avait dû déclarer forfait et Anne-Marie, l’avait remplacée au dernier moment. Durant ce voyage, un match test contre l’équipe sud-africaine est prévu ainsi que l’International d’Afrique du Sud. Le tout, agrémenté d’une visite de trois jours au Kruger Park. C’est dans cette ambiance exotique où sévit l’apartheid qu’Anne-Marie va fêter ses 16 ans.

Ce qui impressionne les Sud-Africains, comme les Français qui la connaissent ou qui la découvrent, c’est sa longueur de balle. Au drive, la balle d’Anne-Marie va loin. Très loin même. Andrew Jardine, journaliste au The Cape Times commence son article du 14 avril, par   » Ils disent qu’elle est plus longue que Sally Little : gardez bien un œil sur Anne-Marie Palli, 15 ans, quand la France affrontera l’Afrique du Sud dans le 1er test match… ».

Durant l’été, Anne-Marie remporte son premier international Junior d’Espagne et son 1er Championnat de France Junior doté à l’époque de la coupe Newman.

En équipe, elle conserve le titre de championne d’Europe Junior et, à son 1er championnat d’Europe Dames, l’équipe est vice-championne. En compagnie d’Odile Garaialde, la paire est vice-championne International de France Double Dames-Coupe St Germain.

Le jeudi 14 octobre, le Pro-Am Lancôme est une grande première à St Nom la Bretèche. Les huit champions du Trophée Lancôme font équipe avec huit de nos meilleurs amateurs et dames nationaux. Les équipes sont les suivantes :

13h15 : Roberto de Vicenzo et Jean Charles Desbordes – Jean Garaialde et Michel Tapia.

13h25 : Chi Chi Rodriguez et Odile Garaialde – Tony Jacklin et Brigitte Varangot

13h35 : Lu Liang Huan et Alexis Godillot – Gary Player et Patrick Caussin

13h45 : Ramon Sota et Anne-Marie Palli – Arnold Palmer et Catherine Lacoste

 

Golf Européen d’octobre, annonce : « Cette journée sera passionnante et pleine d’imprévu »… « Le spectacle promet d’être d’une exceptionnelle qualité ».

Pour l’avoir vécu, je peux vous dire que Golf Européen, ne s’était pas trompé.

Ce fut un pro-am magnifique qui est resté, à n’en pas douter, dans la mémoire de ceux qui l’ont joué mais aussi du public.

Les grands favoris étaient l’équipe Palmer-Lacoste mais ce jour-là, c’est le duo Sota-Palli qui a été le plus fort et qui a remporté l’épreuve.

Les 2 équipes, placées en dernière partie, attiraient le public au fur et à mesure que la partie avançait et s’approchait de la fin du parcours. Le public est maintenant réparti entre le 17 et le 18. La grande majorité se trouvant sur l’avant dernier trou de jeu.

Au 17, qui est un Par 5, la balle d’Anne-Marie atteint le green en 2 coups. Le drapeau se situe complètement au fond du green et, il lui reste un très long putt à effectuer. Après avoir étudié la ligne de jeu, elle se prépare pour jouer puis, elle frappe sa balle. Au fur et à mesure que celle-ci avançait vers le trou, le public se faisait de plus en plus bruyant et d’un coup, il y a eu une explosion de joie. Anne-Marie venait de rentrer son putt. Le public n’en revenait pas, il était en admiration. Ravi de découvrir le talent d’Anne-Marie, jeune espoir du golf français.

Arnold Palmer avait été très impressionné par le jeu et surtout par la frappe de balle d’Anne-Marie. Dans le courant de la partie, après avoir tapé son second coup, Arnold Palmer fait quelques pas afin de sortir du champ visuel d’Anne-Marie et il la regarde jouer. La balle atteint le green et, par curiosité, il s’approche pour regarder le club qu’elle avait utilisé.  À sa grande surprise, il se rend compte qu’elle a utilisé un fer 5 comme lui.


1972, Première participation et 1er titre de Championne de France Dames


 

Absente du tournoi en 1970 et 1971, Anne-Marie participe enfin à son premier championnat de France Dames, coupe Pierre Deschamps. Pour une première, c’est une belle réussite.

Anne-Marie remporte à Saint Cloud, le championnat National en battant Brigitte Varangot en finale par 1 up.

Vice-championne de France junior, elle remporte son 2ème International d’Espagne Junior et elle se rend pour la première fois aux USA pour participer au Championnat du Monde des 15-17 ans à San Diego. Les réseaux sociaux n’existant pas encore nous, n’avions aucune nouvelle excepté le fait qu’elle était bien arrivée. Quelques jours plus tard, au téléphone, Simone Lacoste nous annonce qu’Anne-Marie vient de gagner le championnat.

Amy Alcott et Nancy Lopez complètent le podium. Anne-Marie les retrouvera quelques années plus tard sur le LPGA.

1972, c’est aussi une année de Championnat du Monde par équipes Dames. Depuis 1964, année de création du tournoi et de la 1ère victoire des françaises, l’équipe de France est toujours représentée par Claudine Cros, Catherine Lacoste et Brigitte Varangot.

Catherine qui attend un heureux évènement n’est pas en mesure d’y participer. Le choix se porte alors sur la benjamine du groupe France, Anne-Marie. Le championnat se déroule à Buenos-Aires en Argentine et, la France obtient une belle médaille d’argent.

Après ces championnats, Anne-Marie prend la ferme résolution de perdre du poids. Quand on est gourmand, ce n’est jamais simple mais, elle s’y tient. Parfaire la langue de Shakespeare est aussi un de ses objectifs. Pour cela, elle passe les premiers mois de l’année 1973 à Sandwich, ville du Kent en Angleterre dotée de magnifiques parcours.

 


1973, un très bon cru pour Anne-Marie


En septembre 1973, suite à son deuxième sacre consécutif de championne de France Dames, il est écrit en titre dans le journal sportif L’Équipe : Anne-Marie Palli : quel appétit !

Et pour cause, championne d’Europe Junior par équipes pour la 3ème fois, elle est également pour la 3ème fois, championne internationale Junior d’Espagne. Elle remporte son second championnat de France Junior et après Simone Thion de la Chaume en 1924, Lally Vagliano en 1937, Brigitte Varangot en 1957, Anne-Marie inscrit son nom dans l’histoire de l’International British Girls. Ce n’est pas son seul succès britannique de l’année, associée à Brigitte Varangot, la paire française remporte l’Avia Foursomes. 

Cette même année, Anne-Marie est vice-championne International de France Dames-Coupe Stoneham mais aussi vice-championne International de France Junior-Coupe Esmond. Elle est également vice-championne d’Europe par Équipes Dames. Et, elle fait son entrée dans l’équipe européenne pour la Vagliano Cup.

Le 9 mai 1974, Anne-Marie reçoit la médaille d’or de l’Académie des Sports dans les salons de l’Automobile Club de France pour l’année 1973.

Auparavant et en golf, Patrick Cros l’avait reçu en 1966, Brigitte Varangot en 1968 et Jean Garaialde en 1969.

En début d’année 1974, Anne-Marie est transformée. Elle a perdu près de 20 kilos. Elle débute l’année par un 1er titre à l’International Dames du Maroc puis, au pays de Cervantès, elle réalise le doublé en remportant l’International Junior et l’International Dames d’Espagne. Durant l’été, elle remporte par équipes, un 4ème titre de championne d’Europe Junior et en France, elle triomphe pour la 3ème fois consécutive au championnat de France Dames. Elle remporte pour la première fois, la Coupe de France-Pierre Lafitte à Fontainebleau. Et avec Odile Garaialde, le duo est inscrit au palmarès de l’International de France Doubles Dames.

Malgré ces bons résultats, dont le doublé Coupe-Championnat, qui fait d’elle la meilleure joueuse nationale, Anne-Marie n’est pas sélectionnée pour participer aux mondiaux Dames de 1974.


Passage pro et direction les USA


 

Quelques mois plus tard, dans un article du Sud-Ouest, elle annonce  :  » Il n’est pas impossible que je passe pro à la fin de l’année 1975. J’en ai, en tout cas, la ferme intention et c’est aux USA que je me fixerai…. ».  

À Chantilly en 1976

Anne-Marie est passée pro après sa saison de 1977. Avant d’arrêter sa carrière en amateur, elle remporte sept autres victoires nationales et internationales et, elle obtient autant de seconde place dont un second titre de vice-championne du monde par équipe en compagnie cette fois-ci de Catherine Lacoste et Marie-Christine Ubald-Bocquet en 1976.

Parmi les victoires, un titre de championne d’Europe Dames par équipe en 1975, une coupe Gaveau suivie d’un quatrième titre de championne de France Dames en 1976 et pour clôturer sa belle carrière amateur, Anne-Marie remporte l’International de France Dames à Saint-Cloud en 1977.

En mai 1978, Anne-Marie Palli est inscrite à son premier championnat comme professionnelle sur le WPGT. On connait la suite.

 

Tournée au Japon au début des années 80

En 1984, aux USA

 


2021 : Anne-Marie Palli devient membre du Legends Tour Hall of Fame 


Anne-Marie, avec 24 autres professionnelles du LPGA dont Jane Blalock, Jo Ann Carner, Jane Stephenson, Hollis Stacy, Kathy Whitworth, Amy Alcott, Nancy Lopez, l’espagnole Marta Figueras-Dotti etc. créent en 2000, le Women Senior Golf Tour.

Devenu The Legends Tour en 2006, il porte depuis le 5 août 2021, le nom de The Legends of the LPGA. En pleine semaine du Senior LPGA Championship 2021, au French Lick Resort dans l’Indiana, Anne-Marie, co-fondatrice du The Legends of the LPGA, est la 1ère française à être intronisée comme Membre du Legends Tour Hall of Fame.

 

Philippe Palli

 

Anne-Marie Palli qui continue à vivre en Arizona revient aussi régulièrement en France où l’attendent ses nombreux amis et admirateurs.

Golf Planète remercie chaleureusement son frère Philippe pour avoir rappelé l’importance de la carrière nationale et internationale de sa sœur, une carrièe qui sert de guide à toutes les jeunes championnes françaises à la recherche de victoires sur les différents circuits français, européens et mondiaux. Il suffit de suivre la bonne étoile d’Anne-Marie !

Les fondatrices du Legends